Cyclistes, tous des voyous ?
Suite à un article du Progrès du 24/06/2011 où l’on apprend que les cyclistes seront sanctionnés plus durement et plus systématiquement en cas de manquement au respect du code de la route À Lyon, les associations de cyclistes urbains Lyon Vélo, la Ville À Vélo et Pignon sur Rue réagissent, avec le soutien des associations de Piétons lyonnaise que sont Les Droits du piéton, Réagir l’Enfant et la Rue et Rue de l’Avenir.
Les cyclistes doivent-ils respecter le code de la route ? VRAI
Il n’est pas rare de voir des cyclistes rouler sur les trottoirs et représenter une gêne pour les piétons. Certains cyclistes téléphonent même en roulant… La Ville À Vélo insiste depuis sa création sur le fait que le cycliste doit respecter le code de la route. Il en va ainsi de notre crédibilité de cyclistes urbains.
Il ne s’agit pas de donner du grain à moudre à nos détracteurs en manquant de civisme et en ne respectant pas le code de la route comme nous le devrions.
Les associations ont donc distribué des tracts aux cyclistes Lyonnais le mardi 28 juin 2011. Placés le long de la piste cyclable de la rue de la Part-Dieu, nous avons pu discuter avec des dizaines de cyclistes, se sentant plus ou moins concernés par le sujet du code de la route. Cela nous a donné l’occasion d’insister sur le fait que les cyclistes devaient rouler sur la chaussée en dehors de toute piste cyclable.
Il est essentiel que nous nous réapproprions l’espace urbain qui nous est dévolu au même titre que la voiture : la chaussée.
Rouler sur la chaussée et non sur le trottoir, c’est augmenter sa propre sécurité, respecter le piéton, et contribuer à apaiser le flux automobile tout en confortant la légitimité des vélos à circuler en ville.
Nous avons donc rappelé ces quelques règles de bonnes conduites souvent bien connues et respectées par les cyclistes, mais pas forcément systématiquement.
Les autres ne font pas mieux ! Oui, mais…
C’est une évidence. Certains piétons traversent de façon anarchique, À l’oreille et sans même jeter un Å“il, au feu rouge, marchent sur les pistes cyclables… La quasi-totalité des automobilistes en zone 30 ne respectent pas cette vitesse limite dés que les rues permettent physiquement de rouler plus vite, un certain nombre d’entre eux téléphonent au volant, « oublient » les clignotants, négligent les priorités, ouvrent leur portière sans se soucier de leur environnement, se garent sans aucune gêne sur les bandes cyclables… Et les sanctions pour ces types d’infractions sont bien souvent… inexistantes (qui d’entre vous se souvient avoir déjà vu un contrôle de vitesse À Lyon hors radar fixe ? Et en zone 30 ?).
En ville, les cyclistes sont les seuls citoyens qui se déplacent en respectant à la fois:
– le protocole de Kyoto,
– l’Agenda 21,
– le Code de l’Environnement,
– les recommandations de l’OMS de se livrer À un exercice physique quotidien,
– les exigences du monde moderne qui veut que l’on se déplace rapidement en dépensant un minimum d’énergie,
– …
et l’on voudrait qu’ils soient en plus les seuls à respecter le code de la route ?
Mais… Les cyclistes représentent un groupe minoritaire et il est plus facile de s’en prendre à eux plutôt qu’aux autres. Même si les chiffres de l’accidentologie montrent bien que ce ne sont pas, et de loin, les cyclistes qui représentent les plus grosses menaces à la sécurité routière.
Quoiqu’il en soit, encore une fois et pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté dans nos propos et aucune erreur d’interprétation possible, nous répétons que la Ville À Vélo appelle les cyclistes à respecter le code de la route.
Alors, que faire pour combler ce qui peut paraître comme une injustice d’être pointé systématiquement du doigt alors que les « autres » ne font pas mieux, voire bien pire ?
Respecter la loi, c’est bien. La changer, c’est bien mieux !
Nous devons actuellement respecter un certain nombre de règles qu’il est tout à fait possible de considérer dans certains cas comme absurdes lorsque l’on se déplace à vélo : ne pas avoir le droit de prendre un sens interdit dans une rue déserte, ne pas pouvoir tourner à droite à un feu rouge, devoir emprunter obligatoirement des aménagements cyclables ratés qui nous mettent en danger… etc etc.
La solution de facilité consiste à s’affranchir de ces règles. Avec toutes les conséquences qui vont avec.
Une autre solution est possible : faire changer ces règles !
Et c’est bien là le rôle des associations cyclistes. C’est en nous rejoignant et en militant avec nous que nous réussirons, en étant nombreux et organisés, À faire modifier certains aspects du code de la route pour l’adapter à l’usage du vélo.
C’est pour cela que la Ville À Vélo a procédé À un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Lyon pour généraliser le double-sens cyclable dans la Presqu’île de Lyon. Nous estimons que si la loi n’est pas celle que l’on souhaiterait (ou n’est pas respectée, À propos des doubles-sens cyclables), la solution n’est pas de s’en affranchir mais de la faire modifier.
Une nouvelle session de distribution de tracts est prévu en septembre.
Si vous souhaitez discuter de cet article, un sujet du forum y est consacré.
Le recto du tract distribué :
Et le verso :